Tom Cruise ne joue pas un espion. Il est un espion. Depuis vingt-cinq ans, il court, saute, grimpe, se bat et survit à des explosions sans doubles. Et maintenant, dans Mission: Impossible - The Final Reckoning, il termine ce qui a commencé en 1996. Pas un reboot. Pas un reboot. Une fin. Et elle est aussi violente, aussi folle, aussi sincère que tout ce qui l’a précédé.
Une fin qui ne ressemble à aucune autre
Les autres franchises font des sequels. Mission: Impossible fait des épreuves physiques. Ethan Hunt n’est pas un héros de cinéma. C’est un homme qui a sacrifié sa vie personnelle, ses relations, sa sécurité, pour accomplir des missions impossibles. Dans ce septième volet, il affronte un ennemi qui connaît chaque faille de son passé. Pas un super-vilain. Un ancien collègue. Quelqu’un qui a vu ce qu’il a fait. Et qui veut qu’il paie.
Le scénario, écrit par Christopher McQuarrie, ne cherche pas à surprendre avec des rebondissements absurdes. Il veut que vous ressentiez la lassitude d’Ethan. Ce n’est plus un jeune agent en forme. C’est un homme qui sait que chaque saut pourrait être le dernier. Et pourtant, il saute quand même.
Les cascades : un langage cinématographique
On parle de CGI. On parle de green screen. Mais ici, il n’y a rien de virtuel. Tom Cruise a escaladé le mont Everest en studio, mais pas avec des effets. Il a réellement grimpé une tour de 200 mètres à Dubaï, suspendu à un câble, avec une caméra fixée à son torse. Et ce n’est pas la scène la plus dangereuse.
La scène de la chute libre depuis un avion en vol - filmée en vraie nature, sans filtre, sans ralentissement - a nécessité 17 prises. Chaque fois, Cruise devait sauter dans le vide, ouvrir son parachute à la bonne altitude, et atterrir sans blesser personne. Un seul faux mouvement, et le film s’arrête. Pas de redressement. Pas de retouche. Juste un homme, un parachute, et la gravité.
Les cascades ne sont pas des spectacles ici. Elles sont la langue du film. Chaque saut, chaque course, chaque combat, raconte une vérité : Ethan Hunt n’a plus rien à prouver. Il fait ce qu’il fait parce que c’est ce qu’il est.
Le retour des anciens, et l’arrivée des nouveaux
Benji (Simon Pegg) est toujours là. Il a vieilli. Ses blagues sont moins fréquentes, ses inquiétudes plus profondes. Il sait qu’il ne sera plus là pour la prochaine mission. Et il ne veut pas la vivre.
La nouvelle recrue, Grace (Hayley Atwell), n’est pas une simple remplaçante. Elle est la clé du passé d’Ethan. Son père était un agent de la CIA qui a disparu pendant une opération qu’Ethan a commandée. Le film ne joue pas sur le mystère. Il joue sur la culpabilité. Et c’est là que le film devient plus qu’une action : il devient un drame.
Les anciens personnages - Luther, Ilsa, even Jim Phelps - ne reviennent pas pour du nostalgia. Ils reviennent pour dire adieu. Chaque apparition est une émotion contrôlée, un regard qui dit tout sans mot.
La musique : un hommage silencieux
La bande originale de Lorne Balfe ne cherche pas à copier la célèbre mélodie de Lalo Schifrin. Elle la réinvente. Les thèmes récurrents sont décomposés, réassemblés, déformés. Comme si la musique elle-même avait vieilli, comme Ethan. Les notes sont plus lentes, plus lourdes. Les percussions, plus rapprochées. Le suspense ne vient plus du rythme, mais du silence.
Il y a une scène, juste avant la finale, où Ethan est seul dans une salle vide. Pas de musique. Pas de bruit. Juste sa respiration. Et vous, vous retenez la vôtre. C’est là que vous comprenez : ce n’est pas un film d’action. C’est un testament.
Le vrai ennemi : le temps
Le vrai méchant de ce film, ce n’est pas un terroriste. Ce n’est pas un gouvernement corrompu. C’est le temps. Le temps qui passe. Le temps qui épuise. Le temps qui fait que les corps ne répondent plus comme avant.
Tom Cruise a 63 ans. Il a fait 11 films d’action en 25 ans. Il a cassé des os, eu des hernies, vécu des traumatismes. Il n’a jamais dit non. Et dans ce film, il ne dit pas : "Je ne peux plus." Il dit : "Je vais le faire une dernière fois."
Il ne veut pas qu’on le voie comme un héros. Il veut qu’on voie un homme qui a tout donné - et qui, malgré tout, continue.
Est-ce vraiment la fin ?
Le film se termine sur une question. Pas sur une réponse. Ethan Hunt disparaît. Sans explication. Sans dernier regard. Comme il a toujours fait. Mais cette fois, il ne reviendra pas.
Le générique de fin ne montre pas de scènes cachées. Pas de tease. Pas de cryptogramme. Juste le nom de Tom Cruise, en gros, au milieu de l’écran. Et après, le noir. Pas de musique. Pas de bruit. Juste le silence.
Il ne s’agit pas d’un cliffhanger. C’est un adieu.
Que reste-t-il après ?
Vous sortez de la salle avec les oreilles qui bourdonnent. Vos mains sont moites. Votre cœur bat encore trop vite. Mais ce n’est pas l’adrénaline qui vous retient. C’est l’émotion.
Ce film n’est pas un spectacle. C’est un hommage. À un acteur qui a changé la façon dont on fait les films d’action. À un personnage qui a duré plus longtemps que la plupart des acteurs. À une série qui a refusé de vieillir… jusqu’à ce qu’elle apprenne à le faire avec dignité.
Il n’y aura pas de Mission: Impossible 8. Pas avec Tom Cruise. Et peut-être, jamais plus.
Est-ce que Mission: Impossible - The Final Reckoning est vraiment la dernière mission de Tom Cruise ?
Oui, selon les propos de Tom Cruise et du réalisateur Christopher McQuarrie, ce film est conçu comme la conclusion définitive de la saga Ethan Hunt. Cruise a déclaré à plusieurs reprises que cette mission marquait la fin de son parcours en tant qu’agent de l’IMF. Il ne prévoit pas de reprendre le rôle, même dans un reboot ou une suite sans lui.
Pourquoi ce film est-il considéré comme le meilleur de la série ?
Parce qu’il mêle l’action brute à une profondeur émotionnelle inédite. Les cascades sont les plus dangereuses de l’histoire du cinéma, mais le cœur du film réside dans la culpabilité d’Ethan Hunt et son rapport à la mort. C’est le premier volet où le personnage ne cherche pas à sauver le monde, mais à se sauver lui-même.
Y a-t-il des scènes cachées après les génériques ?
Non. Contrairement aux autres films de la série, The Final Reckoning ne contient aucune scène post-générique. Le réalisateur a voulu que la fin soit nette, sans ambiguïté. Le silence après les crédits est intentionnel : c’est un adieu.
Quel est le budget du film ?
Le budget officiel est de 290 millions de dollars, ce qui en fait le film le plus cher de l’histoire du cinéma à ne pas utiliser de CGI pour ses cascades principales. La majorité des fonds ont été consacrés à la logistique des prises réelles : avions, tours, parachutes, et équipes de sécurité.
Est-ce que Tom Cruise a été blessé pendant le tournage ?
Oui. Il a subi une fracture de la cheville lors d’une chute depuis un toit à Prague, et une commotion cérébrale pendant une scène de combat en intérieur. Il a repris le tournage moins de trois semaines après. Le tournage a été interrompu deux fois pour des blessures, mais jamais arrêté définitivement.