Cinéma analogique : ce que c'est, pourquoi ça compte encore

Le cinéma analogique, une méthode de tournage et de projection qui utilise des bandes de pellicule photosensible pour capturer et restituer l’image. Aussi appelé cinéma sur pellicule, il ne s’agit pas d’un vieux gadget, mais d’un processus physique, tactile, où chaque image est gravée par la lumière elle-même. Pas de pixels. Pas de compression. Juste de la lumière, du chimie et du mouvement mécanique. C’est ce qui fait la différence.

Quand un réalisateur tourne sur pellicule 35 mm, le format standard du cinéma professionnel depuis les années 1930, utilisé pour sa résolution, sa profondeur et sa latitude dynamique, il sait que chaque plan est irremplaçable. Il ne peut pas effacer, ne pas revoir, ne pas ajuster en post-production. Il doit être précis. Il doit être présent. C’est ce qui donne au cinéma analogique cette intensité, cette présence que beaucoup de spectateurs ressentent encore aujourd’hui. Et ce n’est pas qu’une question de nostalgie. Des films comme Civil War ou des documentaires récents utilisent encore la pellicule, pas pour faire "vintage", mais parce que la lumière sur la pellicule capture des nuances que les capteurs numériques n’atteignent pas encore.

Le projecteur 16 mm, un appareil mécanique utilisé pour projeter des films sur petite échelle, souvent dans les écoles, les associations ou les cinémas indépendants, c’est aussi une porte d’entrée vers ce monde. Ce n’est pas un outil de masse, mais un instrument de transmission. Dans les ciné-clubs, les archives, les festivals spécialisés, on le retrouve encore. Et chaque fois qu’on le fait tourner, on entend ce cliquetis caractéristique, on voit les grains, les petites rayures, les sauts — des imperfections qui racontent une histoire autrement. Ce n’est pas un défaut : c’est une signature.

Le développement film, le processus chimique qui révèle les images capturées sur pellicule, nécessitant des bains de révélateur, de fixateur et un environnement sombre, c’est une science oubliée par les grandes écoles, mais vivante dans les ateliers indépendants. Des techniciens en France, au Japon, aux États-Unis, continuent de le faire. Pas parce que c’est facile. Mais parce que c’est vrai. Et dans un monde où tout est effaçable, ce qui ne peut pas être effacé devient précieux.

Le cinéma analogique n’est pas mort. Il est devenu un choix conscient. Un acte de résistance contre l’homogénéisation. Une manière de dire : je veux voir ce que la lumière fait quand elle n’est pas filtrée, corrigée, optimisée. Dans cette collection, vous trouverez des articles qui explorent ce monde : comment on le fait, pourquoi on le préfère encore, et où on peut encore le voir. Des techniques oubliées, des projets audacieux, des réalisateurs qui refusent de lâcher la pellicule — tout ça, c’est ici.

Par Gaspard Duval, 21 oct., 2025 / Cinéma

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