Following : Ce que signifie suivre le cinéma français au quotidien

Quand on suit le cinéma français, on ne regarde pas juste des films. On suit des réalisateurs, des auteurs qui construisent des mondes avec des plans serrés et des silences lourds, des films indépendants, des œuvres nées sans budget, mais avec une urgence à dire quelque chose, et des critiques de film, des voix qui décryptent ce que la caméra ne montre pas. Ce n’est pas un passe-temps. C’est une pratique. Une manière de voir le monde à travers des images qui ne cherchent pas à plaire, mais à toucher.

Suivre, c’est remarquer comment un même réalisateur, comme Wes Anderson, évolue de la surcharge à la sobriété, ou comment Spike Lee transforme chaque cadre en cri politique. C’est comprendre pourquoi un documentaire animé comme Flee parle plus fort qu’un reportage traditionnel. C’est savoir que le cinéma lent n’est pas un ralentissement — c’est une résistance. Une façon de forcer le spectateur à respirer, à regarder, à sentir. Quand vous suivez, vous ne consommez pas. Vous observez les détails : un regard qui tremble, un gel de lumière qui change l’ambiance, une voix off qui ne raconte pas, mais révèle. Vous apprenez que le vrai pouvoir du cinéma français ne vient pas des blockbusters, mais de ces petits films qui restent dans la tête longtemps après la fin des génériques.

Vous ne suivez pas juste des sorties. Vous suivez des choix. Le choix de tourner en 16mm alors que tout le monde passe au numérique. Le choix de parler d’un assassinat présidentiel sans dramatiser. Le choix de faire un film d’amour à distance sans musique sentimentale. Ce que vous trouvez ici, ce n’est pas une liste de films à voir. C’est un guide pour comprendre following comme une pratique vivante — une façon d’être présent dans un art qui refuse d’être consommé comme une série. Ce que vous allez lire, c’est ce que des gens ont vu, analysé, aimé, et parfois détesté. Et c’est précisément ça qui compte : pas la perfection, mais la vérité.