Même avec des LED capables de changer de couleur en une fraction de seconde, les gels d’éclairage n’ont pas disparu. Ils sont toujours présents sur les plateaux de cinéma, de télévision et même dans les studios de portrait. Pourquoi ? Parce qu’aucun logiciel ne peut encore reproduire avec précision la qualité de lumière d’un gels d’éclairage comme le Rosco R3220 ou le Lee 201. Les gels ne filtrent pas juste la lumière - ils la transforment. Ils ajoutent de la chaleur, du mystère, de la tristesse. Ils transforment une scène en un souvenir.
Les gels sont des films plastiques colorés, placés devant une source lumineuse. Ils fonctionnent par mélange soustractif : ils absorbent certaines longueurs d’onde et laissent passer d’autres. Un gel rouge comme le R50 bloque le bleu et le vert, ne laissant passer que le rouge. Mais attention : chaque gel absorbe aussi de la lumière. Le Rosco R50, par exemple, réduit l’intensité de 70 %. Cela signifie que si vous utilisez un gel bleu profond, vous devez augmenter la puissance de votre lampe de deux à trois stops, ou rapprocher la source de 30 à 50 %. Sinon, votre image sera sous-exposée - un échec courant chez les débutants.
Les gels fondent. Pas quand vous les touchez. Quand vous les mettez trop près d’une lampe de 500 W ou plus. Les lampes modélisantes, celles qui restent allumées pour voir l’éclairage, peuvent faire fondre un gel en moins de 10 minutes. Solution : éteignez-les avant de poser le gel. Ou utilisez des supports en métal qui éloignent le gel de 1 à 2 pouces de la source. Un autre piège : mélanger trop de gels. Trois couches maximum. Au-delà, la lumière devient trop faible, et les couleurs se brouillent. Et surtout, ne mélangez pas des gels de marques différentes. Un Rosco R50 n’est pas équivalent à un Lee 201. Les métres de couleur les montrent : ils diffèrent de 200K en température. Cela peut ruiner une prise de vue.
Les LED modernes, comme l’Aputure LS 300d Plus ou le Chauvet Maverick MK3, offrent 16 millions de couleurs. Elles sont rapides, flexibles, et ne réduisent pas la puissance. Mais elles ont un défaut : elles ne peuvent pas reproduire certains tons. Le Light Bastard Amber de Rosco, par exemple, a une transmission de 85 % et une chaleur qui semble vivante - impossible à imiter avec des LED RGB. C’est pourquoi les grands studios gardent des boîtes de gels. Même les LED les plus avancées ont des fentes pour les gels. Le futur n’est pas l’un ou l’autre - c’est les deux ensemble.
Si vous débutez, ne vous noyez pas dans 100 couleurs. Commencez avec ces cinq gels :
Et achetez un carnet de gels (swatch book). Regardez les couleurs en vrai. Les écrans mentent. Les gels, eux, ne mentent pas.
Chaque gel réduit la lumière. Voici une règle simple :
Utilisez un luxmètre ou votre appareil photo pour mesurer la lumière après avoir posé le gel. Ne comptez pas sur les chiffres sur la boîte. Les gels vieillissent, la température change, les lentilles filtrent. La seule mesure fiable : celle que vous faites sur place.
Des applications comme Color Assistant (4,7/5 sur l’App Store) vous aident à calculer les compensations de puissance selon le gel utilisé. Rosco propose aussi une bibliothèque en ligne avec les courbes spectrales de chaque gel - utile pour comprendre pourquoi un R317 donne une teinte différente d’un violet LED. Et si vous travaillez sur un tournage, demandez à votre équipe lumière de garder un carnet de gels : notez quel gel a été utilisé, sur quelle source, à quelle puissance. Cela sauve des jours de retouche en post-production.
En 2025, Rosco a lancé une nouvelle gamme : les High Transmission. Moins de perte de lumière, la même couleur. Et en parallèle, des LED comme l’Aputure LS 300d Plus peuvent maintenant détecter un gel placé devant elles - via un QR code - et ajuster automatiquement leur sortie pour compenser la perte. C’est la fin de la guerre entre analogique et numérique. Ce n’est plus une question de choix. C’est une question de savoir utiliser les deux.
Un gels n’est pas juste un filtre. C’est un outil de narration. Un bleu profond peut dire que quelqu’un est seul. Un ambré chaud peut dire qu’il est revenu chez lui. Un violet peut dire qu’il est en train de perdre la raison. Les gels ne changent pas la lumière. Ils changent l’émotion. Et c’est pour ça qu’ils ne disparaîtront pas. Même quand les LED seront plus puissantes, plus rapides, plus précises - il y aura toujours un besoin de cette chaleur, de cette imperfection, de cette main humaine qui pose un morceau de plastique coloré devant une lampe. Parce que la lumière, c’est ce qu’on ressent. Pas ce qu’on mesure.
Oui, surtout si vous les placez à moins de 6 pouces d’une lampe de 500 W ou plus. Les lampes modélisantes sont les plus dangereuses : elles restent allumées et chauffent le gel. La solution est simple : éteignez la lampe avant de poser le gel, ou utilisez un support métallique pour l’éloigner de 1 à 2 pouces. Un gel fondu peut endommager la lampe et laisser des résidus sur les lentilles.
Techniquement, oui. Mais en pratique, non. Deux gels qui portent le même numéro (ex. R50 et Lee 201) peuvent différer de 200K en température de couleur. Cela peut créer des incohérences dans votre image, surtout si vous tournez en séquence. Pour éviter les problèmes, utilisez une seule marque sur un même tournage. Rosco est la référence, mais Lee, LEE Filters et GAMM sont aussi fiables - tant que vous restez cohérent.
Les peaux foncées réagissent mieux aux teintes chaudes et profondes. Le Rosco R303 Warm Peach est excellent pour les lumières du matin. Pour les ombres ou les contours, privilégiez le bleu profond (R50) ou le violet (R317). Évitez les jaunes, les verts et les rouges vifs : ils peuvent rendre la peau terne ou artificielle. Testez toujours avec un mètre de lumière - la puissance nécessaire pour une peau foncée est souvent plus élevée que pour une peau claire.
Pour la plupart des applications, oui. Mais pas pour tout. Certains tons - comme l’ambré chaud de Rosco R3220 ou le violet profond R317 - n’ont pas encore d’équivalent numérique parfait. Les LED manquent de profondeur chromatique. C’est pourquoi les grands studios gardent des gels pour les effets spécifiques. Le futur est hybride : des LED avec des fentes pour gels, capables de détecter et compenser automatiquement la perte de lumière.
Commencez avec cinq gels : R303 (ambré chaud), R80 (bleu clair), R50 (bleu profond), R3220 (ambré doux) et R317 (violet). Ces cinq couleurs couvrent 90 % des besoins en portrait, scène intérieure et extérieure. Un carnet de gels (swatch book) coûte moins de 30 € et vous permettra de choisir sans essayer au hasard. Achetez des supports en métal, pas en plastique - ils durent plus longtemps et résistent à la chaleur.